Toutes les fois que je rencontre Aref Rayess je découvre en lui quelque chose de nouveau, quelque chose que je n'avais pas soupçonné à la rencontre précédente.

Sa nature est telle une illusion d'optique dont les images se multiplient et auxquelles on ne réussit jamais à trouver un commencement ou une fin. Elles sont mobiles, suscitant sans cesse de nouvelles visions, de nouvelles émotions.

 

Observant à nouveau et comparant sa production, on trouve un dénominateur commun des valeurs chromatiques de structures composées, de transpositions en images visuelles précises d'un état d'âme déterminé. Il me reste à dire tout de suite que Aref Rayess ne fait pas de la peinture une activité professionnelle, il peint par une nécessité forte et urgente en lui, plus que toute autre chose.

 

Peindre n'est pas pour lui "faire un tableau", mais éclaircir pour lui-même un état d'âme, un tourment intérieur dont il ne connaît pas la raison. Nous pouvons et devons considérer la production de cet artiste comme expression instinctive, étrangère à tout intellectualisme contraire à sa propre nature, à ses sentiments, à ses émotions.

 

Mais si les œuvres de Aref Rayess, peinture et sculpture, sont instinctives, il faut bien préciser qu'elles ne sont pas dénuées du style que leur confèrent ses connaissances acquises avec assuidité et un contact humain permanent avec les grands représentants de la culture d'aujourd'hui.

 

Dans les œuvres de Aref Rayess, le contenu n'est pas dans le sujet mais dans les valeurs formelles, fussent-elles peintures ou sculptures, figuratives ou abstraites, elles atteignent toujours une validité émotive, une qualité esthétique qui les rendent plus d'une fois véritablement représentatives des arts visuels d'aujourd'hui.

 

Guido La Regina