...quelque part en Orient il y a un magnifique oiseau d'une voix céleste."
Ainsi commençait un conte. Chez nous, au Liban tout particulièrement, les gens nourrissent et élèvent des oiseaux pour leurs délicates couleurs et leurs chants admirables en symboles de liberté.
Ces références sont à la source d'une mise en «jeu» d'idées et à la genèse d'une œuvre en particulier, parmi d'autres dans cette exposition. Une œuvre qui va naître avec cette exposition et continuera à grandir au fil du temps. Sa prochaine étape sera Bâle, en Suisse, où sa suite est déjà attendue, puis Paris et éventuellement New York, puis Tokyo.
C'est une œuvre de dimensions et d'existence temporelle variables. Il s'agit d'un mouvement pendulaire, d'une lente modification et relation à la lumière.
Elle s'étend en diptyques, triptyques, se combine et se recombine libre et légère, colorée mais grave par ses allégories. Une œuvre toujours en évolution. Elle existe par son immatérialité, par son potentiel et sa fragilité. Elle errera nomade, libre.
Quelque part, dans ma quête de «l'apesanteur» l'œuvre se voit en état de devenir. Sa présence temporelle complète n'est pas encore achevée. Elle n'est pas fragment, elle est jeune encore.
«Cage» est une série de tableaux qui s'étendra en une ligne de «l'Orient» vers «l'Ouest» - toujours vers l'ouest, vers le soleil couchant. Du Liban, ce tout petit pays, où d'un côté sont les montagnes et de l'autre la mer, où toute ma jeunesse j'ai scruté cette ligne d'horizon «ce bord». Une fois franchi, c'est le Monde.
Hanibal Srouji
2006
Quelques secrets d'atelier
Dans cette exposition, et dans la plupart de ces œuvres, la «toile» elle-même est support, lumière et couleur. Mon travail était de «rentrer en touches» avec elle et de m'engager dans la danse, sans forcer. Je reste à son écoute.
Il y a dans ces œuvres des passages où j'ai découvert la couleur de nouveau, comme pour la première fois;
expériences visuelles que je vous invite à partager.
Le temps ne coule pas, il est figé. Nous vivons depuis toujours le même instant, c'est seulement le visage de l'univers qui change.
H.S.