« ... Je ne demandais pas la permission. D'abord, la liberté personne ne l'offre à personne...

La liberté se prend. »

Huguette Caland

 

En regardant de son balcon le soleil couchant enflammer la baie qu'elle domine, Huguette Caland confie : « Apostu m'a encouragé à faire de la sculpture ».

Lorsqu'elle retrouve le sculpteur roumain en exil à Paris en 1983, Caland, qui avait déjà travaillé sur de nombreux supports, papier, toile, soies et lins, se met pour la première fois à la sculpture. C'est dans un atelier parisien que l'artiste conçoit une trentaine en terra cotta et quelques-unes taillées dans du granit avant de les réaliser en bronze à Los Angeles où elle réside.

Leurs rondeurs, la fluidité des lignes, les détails et la problématique du corps évoquent son travail des années 70 : les dessins érotiques, la série Bribes de Corps et les robes créées entre Beyrouth et Paris. Corps entremêlés, jambes qui s'envolent, bras qui enlacent.

Peu de détails ; un corps ou deux, une tête ou deux. Points de contact ; entre figuratif et abstraction, réminiscences et fantasmes. Surfaces lisses ou rugueuses qui donnent aux courbes de la texture.

Caland créera vers la fin des années 90 d'autres sculptures en papier mâché sur lesquelles elle peindra, puis en 2009, la série Rossinante. Grandes ou petites, solides ou fragiles, ces sculptures sont, à l'image de son œuvre, empreintes d'humour et de légèreté.

Brigitte Caland