Joanna Rizk - Forêt : Racines et Identité

December 06, 2006 to December 30, 2006
Solo
Galerie Janine Rubeiz

Joanna Rizk - Forêt : Racines et Identité

«L'homme est une plante céleste», dit Platon, faisant écho à la pensée chinoise selon laquelle l'esprit humain et l'esprit du monde sont étroitement liés. Ainsi, l'univers intérieur de l'homme est à l'image des éléments naturels. Il tire son essence même dans l'espace organique et mystérieux de la forêt ancestrale, où se mêlent toutes créatures - végétales et humaines.

 

Métaphore de l'expérience de la vie et du parcours de tout homme, la forêt est ici le monde du Soi. C'est l'espace de l'épreuve, le territoire de la construction artistique, où l'on est face à soi-même, à son destin. Pour le peintre, la toile est le terrain, le terreau de cette épreuve d'initiation, de cette quête symbolique. Le voyage n'est pas sans risque : il faut faire face à l'inconnu, à des interrogations multiples, souvent menaçantes.

 

Ce cheminement n'est rien d'autre qu'un rite de passage.

Chevalier et dragon en même temps, l'artiste s'entrechoque avec lui-même, dans une lutte entre identité et altérité, chaos et harmonie. A travers ce processus de transformation, l'expérience visuelle et créative prend peu à peu tout son sens, et l'image se révèle enfin dans un aboutissement souvent inattendu. «Peindre, dit Raoul Dufy, c'est faire apparaître une image qui n'est pas celle de l'apparence naturelle des choses, mais qui a la force de la réalité».

 

La forêt - multitude née de l'expérience de la création et de la vie - s'étend dans l'œuvre proposée dans cette exposition.

C'est une jungle composée de branchages, de troncs, de racines, en un mot de structures, construites patiemment, une à une. Ces assemblages, ces combinaisons complexes, sont érigés sur la toile comme autant de constructions géométriques, souvent abstraites, comme des totems ou des fétiches d'un ordre nouveau. Il y a un double mouvement : le premier, vertical, décrit l'ancrage dans la terre, l'enracinement, la puissance du lien avec l'imaginaire. Le deuxième mouvement est, lui, horizontal. C'est l'élan vers l'espace, la tension vers d'autres territoires, l'évolution vers de nouvelles dimensions picturales.

Joanna Rizk

2006