L'exposition de Mansour El-Habre se présente en deux volets. D'une part les « Republicafé », une exploration picturale de la vie sociopolitique au Liban; et d'autre part les « Néographes », où l'artiste tend à modifier le quotidien par une écriture libre et personnelle.
Les « Republicafé » sont des œuvres en techniques mixtes qui dépeignent une vie politique qui tourne autour d'une tasse de café. Sur ces toiles sont accolées des motifs d'armes, de pneus, de douilles et surtout, le drapeau libanais présent en tant que témoin et victime.
Ces œuvres sont dominées par la couleur noire et les couches successives rappellent la technique de la sérigraphie. Cette série sonne le deuil d'une vie politique et d'une société qui a perdu le sens de la République. Elles se distinguent par des compositions d'icônes, de textes, et de références prélevées à partir du vécu quotidien de l'artiste.
Les « Néographes » est une série dont la trame est un collage de coupures d'articles de journaux où l'artiste vient effacer les narrations du réel quotidien. Il réinvente un langage purement pictural, sans thème précis, qui se veut libre. Les compositions n'ont pas de centres de gravité, ni de corps unis et dominants. Ici, la seule porte de sortie que nous propose Mansour El Habre est une sorte de fuite vers lavant, loin de la réalité quotidienne, vers un monde fait de curieux mélanges, de traces troubles et d'incantations.
Mansour El Habre