Shafic Abboud - Retrospective

May 08, 2012 to June 12, 2012
Solo
Beirut Exhibition Center (BEC)

Shafic Abboud - Retrospective

Shafic Abboud faisait partie du cercle des intimes de ma mère, Janine Rubeiz. Il a été, malgré son exil, présent dans ma vie, dès mon plus jeune âge. A chacun de nos séjours à Paris, nous nous retrouvions pour déjeuner au Chalet du Parc, son bistrot favori.

C'est à lui que j'ai eu recours, à la suite du décès de Janine, pour avoir conseil et soutien quant à la création de la Galerie Janine Rubeiz. En 1993, il me fit la surprise de peindre douze temperas, chacune relatant une histoire ou un souvenir personnel avec elle : L'une évoquait Dar el Fan, l'autre une opaline qu'il lui avait cassée... Ce fut « Pour Janine », le lancement de la galerie en hommage à ma mère, avec ses autres grands amis: Yvette Achkar, Amine El Bacha, Jamil Molaeb, Aref Rayess.

Par la suite. Il fallait le réconcilier avec Beyrouth. Il répétait sans cesse : « Pour moi, Beyrouth, les expositions, tout ça, c'est terminé ! ». Finalement, en décembre 1994, il finit par vaincre ses appréhensions et entreprit enfin le voyage du retour, après 17 années d'absence.

Son séjour suivant fut une sorte de renaissance. Du nord au sud, de la côte à la Bekaa, il sillonna le pays, à bord des 'bosta aussi populaires que folkloriques. « Tu te rends compte? 3000 LL pour faire le tour du Liban ! », disait-il, aussi excité qu'un enfant. C'est alors qu’il réalisa ses dernières peintures libanaises, imprégnées par la lumière et l'ambiance des lieux qui l'ont marqué: Les Saints Balèches, le Paradis (Jbeil), Une certaine lumière, La fabrication du tapis... L'exposition de Mai 1999 allait être une une révélation de joie, de couleurs, de bonheur.

Shafic était heureux de ses retrouvailles avec son pays, ses amis. Heureux aussi de sa vie à Paris et à la campagne, dans ce second pays qui l'avait adopté. Malheureusement, alors que nous préparions une troisième exposition, sa santé a brusquement décliné et il nous a quitté, trop vite.

Huit ans après, cette rétrospective s'impose pour rendre hommage à cet immense peintre et ami.

 

Scénographie: Karim Bekdache