SIMA - Salon International des Métiers d'Art et de l'Architecture

May 29, 2001 to June 03, 2001
Solo
Beirut Hall - Sin el Fil

SIMA - Salon International des Métiers d'Art et de l'Architecture

Un de pionniers de l'art contemporain, qui a voulu par un engagement assidu au modernisme créer une toile prestigieuse sur la scène de l'Art, s'est éteint a l’âge de 75 ans. Said E. AKl est né en 1926 a Damour - Liban d'une famille riche en littérateurs, journalistes et scientifiques. Son père était lui-même poête e son oncle Said Fadel AKI fut l'un des martyrs du 6 mai. Il découvre à l'école aut est aussi l'homonyme d'un autre Said AKI (le poète et écrivain). c'est la raison pour laquelle il intercale le E (Elias nom de son père) entre son propre prénom et son nom.
Son parcours d'artiste commence par l'écriture sur ses cahiers d'écoliers où le mot «Liberté» revient toujours.
C'est César Gemayel, son maître qui l'encouragea à faire des études d'arts plastiques à l'Alba de 1948 à 1952 année où il fréquente les Beaux-Arts à Paris et publie un recueil de poèmes «TAYHAMA». Cette expérience s'arrêta la et c'est par ses recherches sur la forme qu'il appliquera dorénavant sa poésie personnelle.
C'est à Paris qu'il commence ses expériences et ses recherches sur la peinture abstraite en relation avec les formes et écritures orientales, inspirées par Paul Klee et Kandinsky. Said E. Akl trouva dans les lettres arabes, reliées entre elles, ou entrecoupées, la raison de son inspiration. Il passera sa vie à développer ces lignes, ces lianes, une sorte de travail de dentelle miniaturisée, qui s'étendens et prennent la forme, de labyrinthes, de suites linéaires presque sans fin, cne baigneuses toutes en rondeurs, et de ce qu'on a appelé «l'arabesque». En fait ses recherches artistiques, il les puisa de sa nature sensitive, poétique, intuitive et non pas selon la conception intellectuelle et géométrique de l'arabesque.
C'est pour cette raison qu'il s'opposa très rapidement à l'enseignement académique et qu'il préconisa surtout le retour à l'instinct, à la poésie d'inspiration orientale.
En 1954, il essaya de former un groupe d'artistes au café «La Palette» pour faire bouger les recherches sur l'art contemporain abstrait dans un pays encore vide, perdu entre classicisme et impressionnisme et avide de tout mouvement culturel et artistique où le lien avec l'étranger commença en 1951 par l'inauguration du premier aéroport au Liban. C'est ainsi qu'un premier salon de peinture vit le jour en 1953 à l'Unesco et qu'en 1955 le journal l'Orient sortit son premier supplément culturel.
C'est de Paris que Saïd E. Akl, ainsi que Michel Basbous et d'autres ont retrouvé leur appartenance à la civilisation orientale et sont rentrés au pays pour la concrétiser dans leurs œuvres.
Durant toute sa vie l'œuvre de Saïd Akl est faite de recherches à partir de son identité personnelle, pour aboutir à une œuvre abstraite contemporaine avec, pour source, son identité culturelle. C'est dans cette quête d'une œuvre singulière et originale, qui s'inspire de la tradition orientale qu'il s'affirmera et révélera un langage plastique nouveau, aux possibilités infinies, représentant ses racines et compris internationalement.
A cause de la destruction de Damour en 1996, et de son atelier où une grande partie des œuvres de Saïd E. Akl furent démolies ou pillées, que sa blessure fut la plus profonde, et que sa modestie aidant, il n'a jamais pu se remettre intérieurement de ce choc. Mais malgré cela, refermé sur lui-même, il continua à peindre, dans le même esprit de recherche et s'isola à Bejjeh puis, à cause de sa maladie, s'installa à Damour.
Il s'enfermera dans sa blessure, les yeux mi-rêveurs, mi-nostalgiques et se força à ne pas extériorisr sa colère...
Ce pionnier, mal connu à cause de la guerre, de la pauvreté créatrice artistique die à la guerre et de sa dignité de grand modeste, est le vrai martyr de l'art, car méconnu et incompris du public qui n'a pas eu le temps et l'occasion de découvrir son œuvre. C'est pour cette raison qu'en 1994 la galerie Janine Rubeiz lui organisa une exposition-mémoire, qui n'a rien d'une retrospective.
Il revient au pays et aux responsables du pavs dans le domaine culturel de ne pas laisser dans l'oubli des artistes et des chercheurs de la trempe d'un Said E.
Je profite de cet événement triste et choquant à la fois pour demander que soit proclamée chaque année «L'année d'un grand artiste, d'un écrivain, d'un poête, d'un acteur ou d'un metteur en scène» afin d'informer, la génération responsable du Liban culturel présent et futur, de leur lien avec le passé. Il ne peut y avoir de véritable nation sans culture et sans mémoire.